05 février 2014

Bolopoly (11) : le SoNantes se rattrape aux branches

Créer une monnaie locale à Nantes : le principe remonte à l’Agenda 21 local, lui-même issu d’une démarche initiée par le Sommet de Rio, en 1992. Vingt-deux ans après le Sommet de Rio, neuf ans après l’Agenda 21 nantais, où en est cette monnaie locale ?

Elle n’existe toujours pas, ce qui montre son urgente nécessité. Mais elle a déjà fait couler beaucoup d’encre, suscité colloques, expertises et déplacements, et un concours pour lui trouver un nom : SoNantes. Son promoteur, Pascal Bolo, maire-adjoint de Nantes chargé des finances, assurait à Presse Océan en novembre dernier que le lancement du SoNantes interviendrait « après l’échéance des municipales, en juin ».


On verra bien. Pour l’heure, si Pascal Bolo est n° 2 sur la liste socialiste, le SoNantes n’est que n° 142 dans le Projet pour Nantes de Johanna Rolland. Et encore… La proposition 142 est ainsi libellée : « Encourager les expérimentations de nouveaux modèles économiques, comme les « paniers culture » ou le financement participatif local, en s’appuyant sur l’existence de la monnaie locale ».

« Encourager les expérimentations » ne dénote déjà pas une grande détermination. Et l’on dirait bien que la monnaie locale n’est qu’un appendice ajouté in extremis à la proposition 142. Le SoNantes, même pas désigné par son nom, s’est rattrapé aux branches.

Et en quel état ! Car le « financement participatif » n’a jamais été dans ses attributions. Le SoNantes, explique le site web ad hoc, doit servir à « payer en monnaie locale les produits et services vendus par les entreprises de l’agglomération nantaise qui adhèrent au système ». Financer des investissements serait presque contraire à sa vocation, puisque, en bonne monnaie locale, il est destiné à circuler le plus vite possible. Le gadget financier de la municipalité Ayrault n’est pas encore né qu’on ne sait déjà plus à quoi il devrait servir.

Les épisodes précédents de la série « Bolopoly » :

3 commentaires:

  1. Babiole sans réelle utilité, les "SoNantes" auront occupés l'espace médiatique pendant un moment creux ; un peu d'animation urbaine, c'est tout ce que l'on attendait d'eux.
    Maintenant, on passe aux choses sérieuses.
    Dans une ville de flux, so globalfrendly, défendre ce type d'ornement nécessiterait des développements dialectiques, de subtiles arguties qui ne pourraient que nuire à la lisibilité du programme. Il y a dans la monnaie locale, fut-elle virtuelle, quelque chose de médiéval, de tortueux, qui jure avec la ligne aérodynamique qui sied tant à notre métropole. Un manque d'enthousiasme, une réticence presque... D'ici que les retranchés de Notre-Dame-des-Landes reprenne l'idée à leur compte ! Les Bonnets Rouges, on sait pas qui d'autre...
    Quelques grands slogans fédérateurs, humains mais modernes, voilà ce qu'il faut. De la jeunesse, et bondissante !

    De toute façon, il n'y a vraiment que les compulsifs, et les hypocondriaques, pour lire l'ensemble des propositions. Ce genre d'emmerdeur qui se demande ce que peut bien être le E340, au coeur de l'interminable liste des ingrédients... que vous semblez être, et pour notre plus grand plaisir, lorsque vous épluchez les comptes de la ville...

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  2. la proposition 142
    mentionne l'utilisation de la monnaie locale pour du financement participatif local (autrement dit en français du crowdfounding de quartier)pour des projets culturels.

    La proposition 147 promet un espace public avec une signalétique bilingue français-breton. La pêche aux voix est ouverte et elle ratisse large JR.

    Les affiches électorales seront elles rédigées uniquement en français, ce qui pourrait pénaliser les électeurs bretons installés à Nantes.

    Bientôt distribution gratuite de rigolettes nantaises dans les bureaux de vote.

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  3. Le Monde dans son supplémentToulouse (http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/libre/20140207/index.html?cahier=LIV)
    le point sur l'artiste urbain le plus subventionné. Le Maire actuel de Toulouse prête l'oreille aux promesses de succès touristiques vendus par Delarozière. Combien de subventions capitalisés par la Machine entre Nantes et Toulouse. L'addition s'il vous plaît!

    JR attend que les élections soient passées pour arbitrer l'Arbre aux hérons...

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