20 avril 2018

Au bord du sacrilège, Médiacités démonte le système économique des Machines

Médiacités s’avance audacieusement en terrant glissant : le site d’investigation enquête sur la politique touristico-culturelle de Nantes Métropole. Dans un premier volet, Médiacités avait mis en évidence la « lourde facture des Machines de l’île ». Dans le deuxième volet qui vient de sortir, documenté et sans concession, Les Machines de l’île apparaissent comme une « ingénieuse mécanique à transformer l’argent public » !


« Entre Pierre Orefice, le patron des « Machines de l’île » et François Delarozière, l’inventeur des attractions, les négociations se jouent dans la cordialité et l’estime réciproque » , explique Erwan Seznec, auteur de l’article. « Les deux amis fixent ensemble le format et le prix que la société publique dirigée par le premier (et donc la collectivité) paiera à l’association du second. » En effet, une disposition du code des marchés publics autorise les acheteurs à se dispenser de toute mise en concurrence pour les achats d’œuvres d’art. Et, comme on le sait, Les Machines de l’île veillent toujours à dire que leurs attractions touristiques sont « artistiques ».

« Je ne peux imaginer que Pierre Orefice et François Delarozière ne parviennent pas aux tarifs les plus équitables pour la Métropole comme pour La Machine », déclare Morgan Airiau, délégué général du Voyage à Nantes. Mais à cet administratif diplômé d’une école de commerce, on ne demande pas d’avoir de l’imagination ! L’imagination, c’est justement le domaine de Pierre Orefice et François Delarozière. Et Erwan Seznec de citer le cas du nouveau moteur du Grand Éléphant. Cette œuvre d’art a coûté 413.000 euros H.T. Soit le prix d’un bus hybride complet chez Heuliez !

Est-ce une consolation ? Toulouse Métropole, note Médiacités, est en train d’adopter la même voie. Elle va exposer les créations de François Delarozière dans un vaste bâtiment tout neuf dont la gestion est confiée, moyennant 577.000 euros de subvention par an… à l’association La Machine !

2 commentaires:

  1. La réaction des Nantais, notamment des plus ravis par les Machines, va être intéressante lorsque que les média nationaux vont couvrir le parc toulousain.
    Cocus et contents ?

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  2. Oui. Jean-Marc Ayrault a donné à Pierre Orefice et François Delarozière une opportunité extraordinaire : se faire connaître mondialement avec une réalisation spectaculaire pour laquelle ils ne prenaient aucun risque, dont la construction, l'exploitation et la communication seraient financés sur fonds publics. Et l'on s'aperçoit qu'il ne leur a demandé aucun engagement en contrepartie. L'énorme investissement-image de Nantes, qui déjà fait la fortune des spectacles de La Machine (c'est vrai aussi pour Royal de Luxe) dans d'autres villes, va être récupéré à l'oeil à Toulouse, à Calais, peut-être ailleurs demain. Nantes n'est même pas propriétaire de l'image de l'Eléphant ! Ce maire était un boulet.

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