15 mai 2017

De Jean-Marc Ayrault à Édouard Philippe, Jean Blaise choisit le bon cheval

« Le Havre part de beaucoup moins loin que Nantes, ville moche où il fallait tout réinterpréter », déclare Jean Blaise, selon La Lettre EcoNormandie de vendredi dernier.

Jean Blaise est présent à Nantes depuis très, très longtemps mais n’a pris ses fonctions de patron local du tourisme que fin 2010. Les pôles d’attraction touristiques – château des ducs de Bretagne, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, jardin des plantes et autres grands parcs, Machines de l’île, passage Pommeraye… ‑ existaient déjà à l'époque. Et même la plupart des « œuvres pérennes » des biennales Estuaire, dont Jean Blaise voulait croire ou faire croire qu’elles ont changé le visage de la ville.

Si Nantes était « moche » alors, elle le reste aujourd’hui. À moins que « réinterpréter » ne signifie tracer un trait de peinture rose, puis verte, à travers la ville ? Cela ne ferait que souligner la minceur de l’œuvre du grand homme, qui est essentiellement une œuvre de com’.

Jean Blaise n’a pas toujours montré autant de mépris envers Nantes, pourtant. « Nous n’avons pas de monument-phare, comme Bilbao ou Metz aujourd’hui avec Pompidou, mais un ensemble riche, dense, d’objets culturels  sur le territoire », déclarait-il en novembre 2010 au site Nouveau tourisme culturel. Alors, Nantes, elle était « riche » ou elle était « moche » ?

Nantes n’a pas tellement changé en six ans et demi. Et Jean Blaise encore moins. En revanche, le premier ministre a changé. Vu le bilan ministériel de Jean-Marc Ayrault, avoir été l’un de ses proches n’a plus rien d’un atout. Mais voilà que le fauteuil occupé par l’ancien maire de Nantes de 2012 à 2014 est dévolu à Édouard Philippe. Or le maire du Havre a confié à Jean Blaise ma mise en scène des festivités du 500e anniversaire de sa ville, qui commencent dans quelques jours.

Jean Blaise s’empresse donc de « tout réinterpréter » : Nantes était « moche », Le Havre ne l’est pas. Jean Blaise n’est certainement pas un génie culturel, mais il sait au moins choisir le bon cheval et endosser la bonne casaque.

4 commentaires:

  1. Personnage qui porte une veste qui n'a ni endroit, ni envers, juste le bon côté suivant la direction du vent dominant.

    Pas très rassurant que le nouveau "mécène" ne soit pas plus regardant sur le rapport qualité/prix que l'ancien.

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  2. Johann Groland29 mai 2017 à 15:36

    Le storytelling à la nantaise, c'est Balaise !

    « J’ai le syndrome de l’imposteur »
    (Jean Blaise, Le Monde, 26 mai 2017)

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/05/26/de-nantes-au-havre-jean-blaise-seme-la-culture_5134223_4497186.html

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  3. Au contraire de JMA, il ne se fait pas trop d'illusions sur lui-même. Il raconte des histoires, mais il sait, lui, que ce sont des histoires. Et j'imagine qu'il doit être bien épaté de voir que tant de gens sérieux les prennent au sérieux.

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  4. Nantes greed capital...

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