28 juillet 2011

Villa Déchets (1) : le bidonville, c’est pour les riches

Le sort de la Villa Déchets ressemble un peu à celui de la Grèce, définitivement sauvée au printemps 2010, puis au printemps 2011, puis à l’été 2011… En écho à « Encore un moment, Monsieur l’euro », elle nous joue « Encore un moment, Monsieur le Tabakero ». La voilà de retour après quelques mois de repos dans les hangars municipaux, mais pour trois ans seulement. Cette villa « 100% durable », comme on lit encore sur son site web, a une durabilité à éclipses.

L’association Tabakero s’est engagée à présenter un « bilan carbone » de l’opération Villa Déchets. Apparemment, elle n’a pas promis de bilan financier. Dommage.

L’opération a coûté 280.000 euros. Ils ont été payés par une entreprise, Maisons du Monde, qui fait ce qu’elle veut de son argent, après tout. Il faut y ajouter 7.000 journées de bénévoles, qui font ce qu’ils veulent de leur temps, après tout. Mais s’il avait fallu les payer au Smic, soit 9,00 euros brut de l’heure au 1er janvier, il y en avait pour 441.000 euros. Plus le travail des concepteurs, l’architecte d’intérieur Frédéric Tabary et le marchand de biens Yann Falquerho, qui font ce qu’ils veulent de leur talent, après tout, mais qui auraient normalement rajouté quelques dizaines de milliers d’euros à l’addition. Au prix du marché, la Villa Déchets aurait donc coûté au total… allez… mettons 760.000 euros minimum.

Cela fait tout juste 10.000 euros du mètre carré. Deux fois plus, par exemple, que dans un immeuble de grand standing comme Quai Magellan, actuellement en construction face à la Loire. Et sans le terrain, encore !

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