27 juin 2011

Nantilus (3) : 20.000 lieux (uniques) sur la Loire

La première qualité du Nantilus est d’exister. Si l’on souhaite animer la Loire par une vie fluviale, il faut bien commencer quelque part. Et si on l’avait attendu de l’initiative publique (un oxymore ?), on n’en verrait pas encore le bout de la cheminée : il a fallu vingt ans pour aboutir au site des chantiers actuel et moins de trois pour réaliser le Nantilus. (Relativisons : Nantes a quand même créé la navette fluviale, qui était un bon début.)

Le Nantilus, on l’a noté hier, n’est pas une simple boîte posée sur l’eau. Il est fait pour la vie aquatique. Ce n’est sans doute pas demain que des gondoles viendront s’y amarrer, mais là encore, il faut un début à tout. On a l’impression qu’il a justement été conçu pour favoriser de tels débuts. Ses grands escaliers ont de toute évidence été prévus pour un tapis rouge qui fera pendant au liséré de sa coque, tandis que le quai pourra accueillir une foule de spectateurs.

Olivier Flaho en capitaine Nemault

À qui cette montée des marches sera-t-elle destinée ? Cela reste à imaginer, mais au moins le potentiel est là. Il y a 20.000 occasions à créer : Intronisations ? Remises de prix ? Cérémonies de mariage ? Bals des debs (La belle Hélène voudrait bien y aller, la belle Hélène voudrait bien y aller…) ? Couronnement des prochains ducs de Bretagne ? Et gare aux indésirables, Olivier Flahault a sûrement retenu les leçons du capitaine Nemo :
Vingt figures horribles apparurent. Mais le premier de ces indigènes qui mit la main sur la rampe de l’escalier, rejeté en arrière par je ne sais quelle force invisible, s’enfuit, poussant des cris affreux et faisant des gambades exorbitantes. Dix de ses compagnons lui succédèrent. Dix eurent le même sort.
La « cheminée » de la barge devrait, elle aussi, devenir le centre de futures traditions locales. Fume-t-elle blanc ? Un nouveau maire a été élu. Vert ? Le projet de Notre-Dame-des-Landes est abandonné. Arc-en-ciel ? Chacun interprétera selon ses préférences. Quant aux deux piliers d’amarrage, l’un d’eux pourrait bien accueillir le tirailleur sénégalais que la municipalité ne s’est pas décidée à installer sur le pont Anne de Bretagne.

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