21 février 2015

Nantes Métropole a besoin qu’on lui dise quoi contredire

Le billet du 17 février sur le thème « Nantes Métropole a besoin qu’on lui dise quoi dire » n’est pas passé inaperçu. En 48 heures, ce site a reçu un millier de visites. Au point que la communauté urbaine a cru devoir publier une mise au point via un article paru hier dans Presse Océan sous les initiales J.-D.F.

Recourir à un conseil en communication stratégique ne serait pas contestable pour trois raisons :
  1. « Parce que la prestation ne concerne pas la présidence mais l’entité métropolitaine. » Ah ! oui, et ça change quoi ? La présidence serait-elle un Olympe intouchable, loin du menu peuple métropolitain ? Le prestataire recherché devra « conseiller les responsables de Nantes Métropole » : on est surpris d’apprendre que Johanna Rolland n’en fait pas partie…
  2. « Parce que cette recherche de prestation n’est pas nouvelle dans l’univers des grandes agglomérations français. » Autrement dit, pourquoi se gêner puisque d’autres l’ont déjà fait ? Et il est vrai que Jean-Marc Ayrault avait déjà sa consultante attitrée. Les têtes changent, les habitudes restent.
  3. « Enfin, et surtout, parce que la métropole […] a besoin d’organiser et de faire connaître les fonctions qui lui incombent désormais. » On vient de dire qu’une telle prestation n’est pas une nouveauté, et l’on dit maintenant qu’elle répond à un besoin nouveau… Hélas, « l’entourage de Johanna Rolland » qui a soufflé cet argument à Presse Océan n’a pas bien lu l’appel d’offres de Nantes Métropole (preuve peut-être que la présidence est vraiment coupée de « l’entité métropolitaine »). La mission du prestataire n’a rien à voir avec les nouvelles fonctions de la métropole : elle est de « conseiller les responsables de Nantes Métropole dans leurs choix de communication sur des sujets d’actualité ou des questions de fond ».
Mais après tout, si Nantes Métropole ne sait pas quoi contredire, ça prouve à quel point elle a besoin d’un conseil en communication.

4 commentaires:

  1. Belle reprise de volée. Cette mise au point ridicule de NM laisse penser qu'il manque surtout des compétences parmi les 7000 agents employés. Ces incompétences concernent les cadres. Un renouvellement s'impose déjà parmi un personnel politique et administratif à court d'idées et à bout de souffle. L'effet TGV disparait reste la ville. Bordeaux à 2h de Paris, Rennes à 1h30 les équilibres et l'attractivité vont rapidement changer de territoire. L'hallali a commencé, les élections sanctionneront une héritière sans qualité.

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  2. Vous avez bien raison, chère Jobarde. Les grandes "métropoles" de l'Ouest sont attractives ; Nantes doit effectivement une part de son succès au TGV, tout autant qu'à ses services de communication. A armes ferroviaires égales, Bordeaux l'emporterait haut la main. Pour la bourgeoisie libérale que l'on cherche à séduire, une ville dont la réputation est d'être bourgeoise ne sera pas nécessairement plus mal placée que ville dite "festive" ou "créative". Quelques faits divers relayés nationalement pourraient bien réduire à néant les efforts de propagande de "nos" services municipaux. Quelques simples retours du réel, trop souvent escamoté.

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  3. Nantes a de bons atouts, qui ne sont pas ceux de Bordeaux, mais, sur le plan de la communication, sa situation est malaisée. Son caractère "festif" destiné à attirer des touristes n'est pas forcément très convaincant pour des résidents potentiels. L'image de Nantes est un chantier inachevé qui n'a pas tenu ses promesses, à l'instar de l'île de Nantes. JMA aura gaspillé beaucoup de potentialités ! Circonstance aggravante, j'ai l'impression que la qualité de la dircom de Nantes Métropole n'est plus ce qu'elle a été dans le passé. Témoin le présent appel d'offres, d'autant plus suspect qu'il mélange un peu de tout : il est question de "communication stratégique"... mais la mission sera de réagir sur les questions d'actualité. Je pense que "l'héritière" n'y est pour rien : elle a hérité en réalité d'une situation mal bordée depuis des années.

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  4. Je ne pense pas que l'héritière puisse être dédouanée de toutes responsabilités. En nommant un cabinet essentiellement composé de parachuté des réseaux politico-administratifs, il y a eu une perte de connaissance du territoire et des sensibilités locales. Seul Thierry Violland assure une continuité locale. Il est probable que ce choix impacte la capacité d'un cabinet hors-sol à gérer la métropole.

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