17 février 2015

Nantes Métropole a besoin qu’on lui dise quoi dire

Nantes Métropole a publié vendredi dernier au Bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP) une annonce portant sur une « Prestation de conseil et d’accompagnement en communication stratégique ». La mission du prestataire telle que décrite par le cahier des clauses techniques particulières consiste à « conseiller les responsables de Nantes Métropole dans leurs choix de communication sur des sujets d’actualité ou des questions de fond ». On découvre ainsi que nos responsables ne savent pas très bien quoi dire sur les sujets d’actualité… À moins que, horrible soupçon, il ne s’agisse de faire payer par les contribuables leurs conseils en marketing politique ?

Une mission de ce genre s’adapte nécessairement aux circonstances. Le CCTP indique donc que « les conseils demandés au titulaire pourront être de toute nature dans le domaine de la communication stratégique ». La forme des prestations attendues n’est pas plus précise : « échanges téléphoniques sur des sujets urgents, organisation et animation de réunions, production de rapports ou de notes, recherches documentaires, supervisions d'études... » Les points de suspension laissent la question largement ouverte.

Cette imprécision n’a pas empêché nos sages édiles de fixer comme principal critère de jugement des offres (40 points sur 100, contre 25 points pour le prix) la « pertinence des modalités d’organisation et d’exécution proposées pour la prestation et, notamment, les engagements du candidat en termes de disponibilité, les modes de réponse qu’il propose aux commandes qui lui seront adressées, son approche quant au besoin de la direction de la Communication et son analyse des enjeux que recouvrent l’objet du marché »..

Autrement dit, les candidats sont censés apporter des réponses précises et actuelles à des demandes floues et futures. C’est ce qu’on appelle du pipeau.

10 commentaires:

  1. Un appel d'offres publié un vendredi au beau milieu des vacances scolaires ? Pas très communiquant, ça. On rechercherait la discrétion qu'on ne ferait pas autrement.

    RépondreSupprimer
  2. Particulièrement bien achalandés en matière de bonnes intentions (dont l'enfer est, dit-on, pavé), les discours de Johanna Rolland sont l'exemple même de ces copies de bons élèves sans talents, mais travailleurs. Les précautions oratoires, les formules consensuelles farcissent ses chapelets de saucisses langagières d'une mauvaise graisse destinée à la lubrification plutôt qu'à les rendre nourrissantes. Ménager à la fois la ligne idéologique, la constellation des soutiens et l'opinion relève parfois de la gageure. Son équipe doit lui paraître parfois insuffisante (peut-être est-ce son équipe qui la juge insuffisante, peut-être son équipe se juge-t-elle elle-même insuffisante...).
    La publication d'un appel d'offre est une obligation légale, mais bien souvent le meilleur candidat a été choisi avant même d'avoir été recherché. Cette annonce, aussi discrète que saugrenue, pourrait n'avoir été publiée que par précaution, non pas oratoire, mais juridique. Un conseillé réclame son dû, un salaire.
    Ou peut-être faut-il prévoir une série de parachutes aux "amis" du parti, qui seront nombreux à perdre leur mandat aux prochaines élections... Ils ont tous le profils, ça tombe bien !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Un conseillé réclame son dû, un salaire."

      Non, justement. Le "conseillé" réclame des conseils ; et il paye son dû à son "conseiller"...

      ;))

      Supprimer
  3. @ anonyme voilà une présentation pertinente qui dévoile les dessous d'une manip traditionnelle consistant à avaliser le plus souvent un prestataire devenu indispensable. En l'occurrence, il s'agit ici d'un savoir-faire lénifiant et mou devant se traduire sous un aspect brillant et original.

    L'insuffisance semble ne pas avoir de bornes. Il faut à l'évidence "gonfler" le vide d'une communication léthargique parce que laudative.

    RépondreSupprimer
  4. la lettre ouverte d'un éditeur à la Maire de Nantes, il semble que la culture à Nantes se résume aux turlupinades touristico-culturelles.

    Les élus nantais doivent partager avec Fleur Pellerin ses goûts culturels, ils ont la chance de les connaître, ils sont bien les seuls.

    A lire : https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox/14b988c9d3657755?projector=1

    RépondreSupprimer
  5. Leblanchet, je suppose que vous voulez parler de la lettre de Luc Vidal à Johanna Rolland.
    Ce document est instructif et plutôt consternant. Se dire que les bonnes volontés abondent et que les moyens qui décupleraient leur effet sont engloutis dans des opérations tape-à-l'oeil...
    Il vaut mieux suivre le lien ci-dessous :
    http://www.lepetitvehicule.com/2015/02/lettre-ouverte-madame-johanna-rolland.html

    RépondreSupprimer
  6. Merci d'avoir rectifié le lien non-fonctionnel. Il s'agit bien de cette lettre ouverte consternante pour les élus.
    Si peu de considération quand il ne s'agit pas de machins spectaculaires. On comprend qu'il puisse y avoir besoin de conseils extérieurs pour éclairer les obscurs cerveaux d'élus potiches. Mais pourquoi aucune compétences internes?

    RépondreSupprimer
  7. Nous venons de lire la longue lettre de Luc Vidal et cela ne nous surprend guère. Nous sommes, nous aussi, un tout petit éditeur assez spécialisé et nos efforts de contact avec la mairie avaient été tellement vains sous l'ère Ayrault que nous avions abandonné. Même Presse-Océan n'avait jamais répondu à nos demandes et n'a jamais parlé des livres envoyés ou déposés à leur rédaction !
    Pas assez intéressants ou trop spécifiques sans doute !
    Airelle Editions
    www.airelle-editions.fr

    RépondreSupprimer
  8. Merci de m'avoir corriger, cher Olivier ! Il s'agissez bien sûr d'une faute d'inatention. Las ou il y avait écris "conseillé" il fallait lyre "conseiller". Je rougit également de "profils" ; il fallez alors lire "profille"... On se moke de la ministre de la kultur, et on a bien réson, mais il faut ballaier devant sa porte aussi !
    Je ne sius pas un robot, la preve !

    RépondreSupprimer
  9. Qui paye commande, et qui demande fait nécessairement acte de soumission. Luc Vidal devrait se féliciter de se voir refuser sa part du gâteau, plutôt que s'en offusquer. Le voilà encore plus libre qu'avant !
    Il y a tout de même quelque chose de pathétique dans sa plaidoirie ; tout y passe, la laïcité et la démocratie, les collégiens, les lycéens et les étudiants, les stagiaires, la paix, la résistance au fascisme, les juifs victimes de la barbarie nazi, le socialisme et Yannick Guin, Sa sainteté le dalaï-lama, la liberté de conscience, le dialogue, les racines, l'exigence d'un renvoi d'ascenseur (sa participation au travail d'éducation populaire... qui a mené la gauche au pouvoir municipal), la carrière de fonctionnaire, la FOL, la noble ascendance (petit fils de...), les "tragédies de Janvier" (euphémisme très politiquement correct...), etc. etc. On se demande en effet ce qui a bien pu lui manquer... Heureusement, il nous donne sa réponse : il est petit, trop discret, son potentiel forain est limitée. En effet. Tout est dit. Sa royale conclusion aurait été plus convaincante si elle n'avait été précédée de tellement de serments d'allégeance.

    RépondreSupprimer