05 mars 2011

Une usine électrique fantôme à Nantes

« Fait rare, Nantes a conservé ses trois usines électriques », se réjouissait en 2006 l’Office du tourisme de Nantes Métropole. « La première, rue de Sully, sera prochainement réhabilitée ». En fait de réhabilitation, on l’a vu hier, elle a été proprement démolie pour faire place au nouveau bâtiment Jean-Baptiste Daviais. Faut-il préciser que le document de l’Office du tourisme était intitulé : « Laissez-vous conter Nantes » ?

La fable de la « conservation » de l’usine électrique fait d’ailleurs consensus. « Le bâtiment de la première centrale électrique de Nantes, rue Sully, sera préservé », affirmait la ville de Nantes en décembre 2006 dans le n°170 de Nantes Passion. En précisant : « Sa façade réhabilitée sera mise en valeur par un parvis donnant sur le square du Marquis [sic] de Saffré. »

« Un des points forts de ce projet, est le maintien et la mise en valeur de l’ancienne usine électrique classée Petit Patrimoine Nantais », insistait à son tour le département de Loire-Atlantique dans un dossier de presse de novembre 2009, dix-huit mois après la destruction du bâtiment censément maintenu. « La valorisation de cette ancienne usine électrique passe par la mise en avant de sa façade, constituée de 3 arcades, qui constituera l’entrée principale du nouveau centre administratif. »

En réalité, les trois arcades qui ornent aujourd'hui l'entrée du nouveau bâtiment ne sont pas celles de l'usine disparue. Elles sont faites de béton habillé d'un parement de pierre. C'est une reconstitution, un à-la-manière-de, une allusion, une métaphore  pas une conservation. Le Petit Patrimoine Nantais contient plus de langue de bois que d'arches en pierre.

L'entrée du nouvel immeuble en travaux :
du béton qu'on cachera plus tard
derrière des pierres retaillées

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