21 mars 2009

Un éléphant ne fait pas le printemps

Ciel immaculé et soleil éclatant en ce 20 mars au-dessus de l'île de Nantes. Sur le petit coup de 17 h 30, l'éléphant embouque la grande allée des Nefs et pique un sprint à 1,242 km/h jusqu'au débarcadère. Un technicien au sol guide la manoeuvre, l'agent d'accompagnement met en place la coupée, le cornac dégringole de sa cabine après d'ultimes vérifications. L'un après l'autre sortent du ventre de la bête... sept adultes et deux enfants. Chiffre d'affaires de ce voyage : au maximum 55 euros et 50 centimes, à supposer que les deux enfants aient plus de quatre ans et qu'aucun des adultes ne soit étudiant, demandeur d'emploi ou handicapé. Car, au fait, oui, l'éléphant a discrètement augmenté ses tarifs, et pas qu'un peu : la balade est passée de 6,00 euros à 6,50 euros (+ 8,33 %), et de 4,50 euros à 5,00 euros (+ 11,11 %) pour le tarif dit "réduit". Que ce soit avec les impôts locaux, les tarifs de la Tan ou ceux des Machines, les économistes qui craignaient une déflation peuvent être rassurés. Mais si le premier jour du printemps, par un temps superbe, en fin d'après-midi, l'éléphant ne réussit pas à attirer plus d'amateurs, la crise est devant lui. Il y va lentement, mais sûrement.