16 décembre 2008

Cette obscure clarté

« Il y aura une ambiance incroyable » annonce M. Orefice dans Presse Océan de ce matin à propos de Noël aux nefs. On y prié d’y croire puisque l’animation ne commence que le 23 décembre. Seuls les incroyants attendront d’avoir vu pour croire à cet incroyable. Un acte de foi est d’autant plus indispensable qu’on parviendra à l’incroyable avec des bouts de chandelle, littéralement. « On a prévu de baliser le parcours avec 500 boîtes de conserve contenant une bougie », dit encore M. Orefice. Cinq cents bougies pour obtenir l’incroyable, ça n’est plus des bougies, c’est des cierges miraculeux.

Hélas, le patron des Machines précise aussi : « Ce sont des lampes réalisées au Maroc. » Tiens, n’a-t-on vraiment pas pu trouver à Nantes des travailleurs assez qualifiés pour placer des bougies dans des boîtes de conserve ? Sans doute la main-d’œuvre est-elle moins chère au Maghreb, mais sur un contrat aussi colossal que 500 bougies dans 500 boîtes de conserve, n’est-ce pas une économie… de bouts de chandelle ? Qui au surplus risque d’être largement absorbée par les frais de transport ? Et puis, les bougies, c’est écolo, c’est bien, mais le kérosène consommé pour les amener en France l’est moins. Qu’y aura-t-il de plus incroyable, l’ambiance ou le gaspillage ?

De l'incroyable, on saute pourtant au réel sans transition : l’éclairage aux bougies « fait réellement penser aux abysses » assure encore M. Orefice, qu’on ne savait pas si familier des grandes profondeurs. À moins qu’il n’ait visité la remarquable exposition Abysses organisée jusqu’en mai dernier par le Muséum d’histoire naturelle de Paris, qui jouait fort bien elle aussi de l'obscurité et des lumières bleutées. Cette exposition avait été subventionnée par le groupe Total. On espère qu’il a aussi participé au financement des bougies en conserve. Peut-être en fournissant le kérosène, justement ?

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